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Environnement & Société
18 mai 2017

Ecologie

La crise écologique

            Il est certain que l’esprit de nos élus n’est guère préoccupé outre mesure par la gestion raisonnable de l’environnement naturel.

S’il est fait grand bruit autour de la crise économique, cela est normal me direz-vous ; elle est en fait une crise financière, une autre crise dont on tait l’ampleur s’installe doucement depuis plusieurs années sans que l’on s’en soucie réellement : la crise écologique. Cela n’est pas normal, mais on ne le dit pas.

Si ces deux crises présentent de nombreux points communs : toutes deux émanent des agissements de  l’homme, leurs prémices ont étés ou sont occultées, elles touchent les générations futures (d’un côté par la dette, de l’autre par le pillage des ressources naturelles) … elles diffèrent par la nature et l’ampleur des séquelles qu’elles génèrent et par les solutions qu’elles sollicitent. Si l’on peut « monétiser » la dette (on peut même la supprimer !), il est impossible de remplacer la nature par l’argent. La Terre est insubstituable.

            La dégradation en profondeur de l’environnement qui condamne à court terme une bonne partie de l’humanité et à long terme la planète toute entière, exige de toute urgence de la part des élus, un changement complet de paradigme dans leur façon de penser notre environnement. En effet, selon le précepte d’A. Einstein « Les problèmes ne peuvent être résolus par le genre de pensée qui les a créés».

Les solutions à apporter pour gérer la crise écologique demandent une approche globale, systémique, hors de l’espace cartésien, mais aussi un regard sur le long terme, ce qui impose le rejet de la myopie, elles préconisent la qualité et non la quantité ce qui signifie qu’il faut privilégier le développement plutôt que la croissance, elles sollicitent le raisonnable plutôt que le rationnel …. Tout ce qui n’entre pas, comme vous le constatez, dans le cadre de la « pensée unique », dans ce « prêt à penser» dont on connaît les méfaits et qui contamine nos politiques, décideurs mal à l’aise dès qu’il faut gérer l’environnement naturel plutôt que de l’exploiter. Certains comptent sur la technologie, sur l’intelligence de l’homme pour trouver des solutions à la démesure des risques écologiques qui nous menacent. Mais on sait que le pouvoir technoscientifique a ses limites, comme nous le montrent d’ailleurs notre irrésolution face au changement climatique ou encore notre incapacité à gérer les déchets des centrales nucléaires dont on ne sait que faire. Nous sommes obligés de compter avec la finitude de notre planète, avec sa singularité, ce que beaucoup veulent ignorer.

S’inquiéter du devenir de notre environnement n’est pas s’adonner au militantisme antihumanisme, comme l’affirment les contempteurs de l’écologie, mais c’est œuvrer pour le maintien d’une terre humainement viable. C’est faire montre d’une responsabilité vis-à-vis de l’existence de l’humanité. La morale et l’éthique écologique doivent être aujourd’hui un choix prioritaire afin qu’il y ait un futur à l’avenir et que cet avenir soit humain.

Depuis plus de quarante ans les empreintes écologiques montrent que nous vivons au-dessus de nos moyens, en partie aux dépends des habitants des pays les moins développés. Depuis le début octobre nous vivons à « découvert écologique » ; nous avons dépassé notre crédit-Terre et nous entamons le capital Terre. Cela se reproduit tous les ans depuis les années 80.

Que doit-on faire ? Souhaiter la mise en place d’un éco-fascisme ? D’un totalitarisme écologique  « salvateur »? Doit-on être fataliste, attendre, et faire siens les propos tenus par le président de la Commission des toxiques en agriculture, « je suis complétement interloqué quand on me dit : il faut faire attention aux générations futures. Mais les générations futures, excusez-moi du terme, elles se démerderont  comme tout le monde» ?

L’autisme des politiques atteint actuellement son paroxysme sur le plan de l’écologie mais semble-t-il aussi, d’ailleurs, sur celui des finances et de l’économie. Ce qui a conduit nos voisins Italiens à faire ce que préconisait Saint Simon (un Picard ?) : mettre en place un pouvoir constitué de techniciens, de savants, d’industriels et, pour actualiser sa démarche, de banquiers ! Est-ce souhaitable ?

Certains caressaient l’espoir que la crise financière mène à porter un autre regard sur notre comportement. Il n’en est malheureusement rien et pour habiter sa maison l’homme continue à la rendre inhabitable.

                                                                                                                                                             2011

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