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Environnement & Société
16 avril 2019

Environnement et santé

ENVIRONNEMENT et SANTE

         Dans la saisine de notre assemblée sur le Développement durable, le rapporteur écrivait « l’Homme est malade de son environnement ». C’était en juin 1996 il y a donc 10 ans et aujourd’hui nous faisons encore le même constat.

         Rien n’a changé, rien n’a bougé depuis et nous continuons à vivre, sur le plan de la santé, dans un monde de paradoxes. Nous avons un confort de vie jamais connu, nous croulons sous une opulence alimentaire, l’hygiène n’a jamais été aussi prépondérante, l’information autant accessible, nous n’avons jamais eu autant de médecins et de spécialistes dans chacun des domaines de la médecine (même si des inquiétudes se manifestent actuellement), autant de médicaments à notre disposition, autant de vaccins …… Et pourtant un homme sur deux, une femme sur trois et de plus en plus de jeunes enfants sont touchés par un cancer, un enfant sur dix est asthmatique et 10% montrent des symptômes d’allergie, un couple sur 7 rencontre des difficulté pour procréer (le nombre de spermatozoïdes depuis trente ans a baissé de 50%), les psychopathologies sont légion ……(tout va très bien Mme la Marquise !).

         Toutes ces pathologies que l’on nomme pudiquement des « maladies de société » ou « maladies modernes » sont liées à notre environnement  et sont ce que certains appellent des « maladies créées par l’homme ». En effet, durant les cinquante dernières années, l’homme a plus détruit et pollué son environnement que durant toute l’histoire de l’humanité. Il a fabriqué et disséminé des milliers de produits que la nature ne connaît pas, que la vie ne connaît pas…Il a ainsi modifié son environnement chimiquement, physiquement et biologiquement plus vite qu’il n’était capable de s’y adapter, s’obligeant a des réponses physiologiquement et psychologiquement pathologiques.

Ce qui fait dire au député Mattei en 1996 : « L’environnement est reconnu maintenant comme un des quatre grands déterminants de l’état de santé d’une population, à côté des facteurs génétiques, des comportements individuels et de la qualité des soins ……. ». La canicule lui a d’ailleurs donné raison quelques années plus tard.

         Récemment, un  plan national de la Santé a été proposé, mais il ne s’attache qu’aux risques individuels… Il culpabilise  les personnes en dénonçant leurs comportements vis-à-vis de l’alcool, du tabac, ou de l’alimentation. Ce plan n’aborde surtout pas les risques collectifs  qui sont imposés au citoyen. Ces risques non révélés ou mal révélés font que la personne trompée est victime de la confiance qu’elle accorde aux décideurs qui acceptent de mettre sur le marché des produits sans garantie quant à leur innocuité sur le long terme. Le citoyen ne connaît pas la dangerosité des produits parce qu’il n’est pas informé ou mal informé, voire désinformé.

Pour rassurer, des normessont proposées, des normes dites acceptables ou tolérables. Mais généralement il s’agit de normes politico-scientifiques parfois même économico-politiques  qui n’ont pas fait l’objet d’études toxicologiques et épidémiologiques sérieuses sur le long terme. Ces normes d’ailleurs ne concernent pas les expositions chroniques ni l’action synergiques des substances qui se côtoient dans notre environnement.

         On peut dire que les interventions politiques sur la santé, en ce qui concerne la prévention relative aux causes des pathologies, sont souvent liées à des directives européennes que la France applique mal ou tarde à appliquer. La prise en compte de la directive Reach sur les produits chimiques, retardée et amoindrie suite aux  interventions des industriels est le dernier exemple montrant que l’économie prime sur la santé(L’affaire du glyphosate est un des derniers exemples en 2018).

         Il est temps de se préoccuper plus sérieusement de la qualité de notre environnement, car sa dégradation est, à n’en pas douter, causes de nombreuses maladies. Qu’il soit déclenchant ou facilitant de maladies graves, l’environnement joue un rôle dans la montée du «mal-vivre » que l’on connaît aujourd’hui et il faut affirmer la nécessité d’une nouvelle politique de la santé qui s’attache aux causes de la maladie et non exclusivement à ses conséquences. Il faut préférer le préventif au curatif.

         L’écologie détient la clé du véritable progrès pour la santé comme pour l’économie et pour la survie de l’humanité.

                                                                                                                                          juin 2006

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